Loïc Malfroy
Auteur architecte ou jardinier : faut-il vraiment choisir ?
Pour ce premier article sur mon blog, je fais dans le classique en choisissant LA question dont tout auteur ou autrice a probablement déjà entendu parler : « es-tu plutôt architecte ou jardinier ? ».

Je dois avouer que cette question m’a toujours laissé un peu perplexe car elle invite à se positionner dans une case, comme s’il n’y avait que deux voies possibles, deux manières de travailler. Mais avant de débattre, prenons le temps de contextualiser un peu le propos.
Cette dichotomie nous vient de G. R. R. Martin, auteur notamment de la célèbre saga « Game of Trones », rien que ça ! Il déclare cela :
« J’ai toujours clamé haut et fort qu’il existe deux sortes d’auteurs. En simplifiant, il y a les architectes et les jardiniers. Les architectes créent des plans avant même d’enfoncer le premier clou, ils conçoivent toute la maison : l’emplacement des tuyaux et le nombre de chambres, la hauteur du toit. Ils ont tout prévu, contrairement aux jardiniers, lesquels estiment qu’il suffit de creuser un trou et semer la graine pour voir ce qui arrive ».

© AFF/ABACA
Des auteurs architectes
D’un côté on aurait donc des « auteurs architectes », qui planifieraient les moindres détails de leur ouvrage avant même de commencer à écrire la première phrase. Le début, la fin, les péripéties, l’évolution des personnages : tout serait pensé par l’écrivain avant le processus d’écriture. En résumé, ce type d’auteur sait où il va et connaît les différentes étapes pour parvenir à destination.
Des auteurs jardiniers
D’un autre côté, on trouverait alors des « auteurs jardiniers », qui aborderaient l’écriture de leur roman sans forcément avoir arrêté tous les détails de leur œuvre. L’auteur débuterait son histoire sans obligatoirement en connaître la fin. En résumé, ce type d’écrivain se laisse guider par l’inspiration du moment pour développer l’univers, l’intrigue et les personnages de son livre.
Au-delà de cette opposition entre deux méthodes d’écriture, certains interprètent la déclaration de l’auteur comme un certain mépris pour les auteurs jardiniers. Il est vrai que le choix des mots de l’auteur interpelle : on ne le sent pas forcément convaincu par cette seconde possibilité.
Mon avis
Ce que je trouve intéressant dans ce propos, ce que j’en retiens personnellement, c’est qu’il existe plusieurs manières d’écrire un livre. Il me semble donc que l’importance est de trouver la sienne. Quant au fait de choisir entre les deux camps, eh bien je m’abstiens, car je ne me reconnais pleinement dans aucun d’entre eux ! Je ne suis vraiment pas fan de cette manière binaire de catégoriser le processus d’écriture d’un bouquin ! Étant donné la quantité de livre qui paraisse chaque année, je ne mettrai pas ma main à couper sur le fait que chacun des auteurs ait respecté l’une des deux méthodes.
Si je prends ma propre expérience, lorsque j’ai écrit mon premier livre intitulé « Un an en Seine-Saint-Denis : témoignage d’un prof d’EPS débutant », j’ai effectivement planifié la structure de mon témoignage, sa chronologie et les différentes thématiques que je souhaitais aborder. Néanmoins, au fur et à mesure de l’écriture, d’autres idées me sont venues, et certaines m’ont emmené à des endroits auxquels je ne pensais absolument pas au départ !

Conclusion
Cela m’amène à une dernière remarque, qui me permettra de conclure. Je crois sincèrement que la méthode d’écriture est très variable d’un roman à l’autre et, plus largement, d’un genre littéraire à un autre. Si vous vous retrouvez parfaitement dans l’une de ces deux méthodes présentées par G. R. R. Martin, alors tant mieux. Si tel n’est pas le cas, alors cela ne fait rien : il suffira de s’adapter à votre propre façon d’écrire pour finalement vous faire confiance !
Votre avis m’intéresse !
Et vous, que pensez-vous de cette citation ? Parvenez-vous à vous positionner en tant que jardinier ou architecte ? Racontez-moi, quel type d’auteur êtes-vous ?