Loïc Malfroy
CAPES, CAPEPS, Agrégation : 5 conseils pour favoriser sa réussite aux concours de l’éducation
Suite à la parution de mon livre « Un an en Seine-Saint-Denis : témoignage d’un prof d’EPS débutant », j’ai eu l’occasion d'échanger avec de nombreux étudiants qui souhaitent devenir enseignant. Or, pour exercer le métier en tant que titulaire, atteindre un certain niveau d’études ne suffit pas : il faut passer par la case concours. Il en existe plusieurs avec des caractéristiques et des niveaux d’exigence différents, mais tous impliquent un même objectif : obtenir de meilleurs résultats que les autres candidats pour être admis.
Ainsi, sur la base de mon expérience de lauréat aux concours du CAPEPS externe (2016) et de l’agrégation externe EPS (2021), je souhaitais vous partager ma façon d’aborder un concours et quelques astuces en espérant que cela vous aide dans votre préparation personnelle.

Mais avant de commencer, vous remarquerez que je parle bien de « favoriser sa réussite » et non pas de « réussir à coup sûr ». Cette nuance est essentielle car il n'existe malheureusement pas de recette magique permettant de garantir la réussite dès la première tentative.
1) Acceptez l’incertitude !
Aborder un concours est assez similaire à une compétition que suit un sportif qui s’entraîne dur afin de disputer une rencontre codifiée contre une multitude d’adversaires. Le parallèle est simple puisqu'en tant que candidat, vous préparez personnellement des épreuves finales, également codifiées par un jury, qui vous départageront des autres candidats.
Par conséquent, comme dans toute compétition, il y a d’abord une part d’incertitude que vous devez accepter. Sur quel sujet allez vous tomber ? Quelle sera votre capacité du jour à l’analyser puis à mobiliser les connaissances les plus pertinentes pour le traiter ? Comment les autres candidats s’en sortiront face à ce même sujet. Rappelez-vous que même Roger Federer (le véritable GOAT !) peut passer complètement à côté d’un match ou tomber face à un adversaire plus fort que lui ce jour-là.
En prenant un peu de recul, vous vous rendrez compte que votre réussite ne dépend pas que de vous, mais d'une multitude d'éléments dont certains échappent à votre contrôle. En revanche, l’erreur à ne surtout pas commettre consiste à s’en remettre fatalement au hasard !

2) Adoptez un état d’esprit combattif, mais positif !
a) Gagner en lucidité. Quelles sont les modalités du concours (les dates, le type d’épreuves, leurs durées, leurs caractéristiques) ? Quel est le programme du concours (les thématiques ciblées) ? Combien de candidats avez-vous en face de vous et pour combien de places au final ? Tous ces éléments doivent être clairs dans votre tête le plus tôt possible.
b) Croire immédiatemment en vos chances : si vous êtes en mesure de vous inscrire au concours c’est que vous avez déjà parcouru un certain chemin, ne l’oubliez pas ! Certes la compétition est rude, mais elle l’est pour tous les candidats. Lancez-vous à 100% dès votre première tentative. Si vous réussissez, tant mieux. Si vous échouez, alors votre travail ne sera pas perdu et sera d’une grande aide l’année suivante !
c) Faire preuve d’humilité : croire en soi ne doit pas conduire à une absence de doute et de remise en question, indispensables à votre progression. Vous avez eu une bonne note sur une copie d’entrainement ? Bravo, mais ne prenez pas cela pour acquis. Rappelez-vous que seule votre production finale comptera. Garder la tête bien froide et prendre du recul à chaque fois que vous en avez l’occasion me semble être un bon levier pour augmenter vos chances de réussite.

3) "Rien ne sert de courir, il faut partir à point !"
a) Lire et analyser les 2 ou 3 derniers rapports de Jury : c’est la priorité pour entrer convenablement dans la phase de préparation. Vous retrouverez des chiffres statistiques, des références théoriques, des conseils en fonction des attendus de chaque épreuve provenant directement du Jury et des niveaux de prestations permettant d’obtenir un cap vers lequel s’orienter.
b) Aménagez votre emploi du temps : rappelez-vous que le concours est votre objectif principal et doit par conséquent être une priorité. Si quelques sacrifices au niveau des loisirs me paraissent inévitables, ceux-ci peuvent être limités avec une bonne organisation. Ne négligez pas vos besoins primaires : une bonne alimentation et une quantité suffisante de sommeil sont des éléments très importants. Fixez des créneaux pour préparer votre concours en plus des temps de formation et respectez les ! N'écartez pas les loisirs : ils sont très importants pour se changer les idées et tenir sur la durée, mais attention à ne pas abuser ! Pensez enfin à faire du sport : je ne pense pas devoir m'attarder sur les bienfaits d'une pratique physique régulière...
c) Gérer les différentes dimensions de votre préparation :
Partir à la recherche de connaissances : suivre les cours de la formation, les approfondir avec des livres, des articles, des vidéos, des interventions d'experts.
Sélectionner des connaissances : construire des fiches de révision en ciblant les notions incontournables et les connaissances nécessaires au développement de votre propos pour répondre sur le fond.
Emmagasiner des connaissances : c'est la tache fastidieuse du "bachotage" qui consiste à apprendre, bien souvent par coeur, le contenu de vos fiches de révision.
S'entrainer aux écrits/oraux : consolider sa méthodologie, s'entrainer à respecter le temps d'épreuve, veiller à répondre sur le fond à la question : ne négligez pas cette dimension !
En fonction de la durée de votre préparation et de vos caractéristiques (forces, faiblesses, manière de fonctionner), il est important de consacrer un certain temps à chacune de ces dimensions. Cela peut être réparti selon les jours de la semaine, d'une semaine à une autre, ou en privilégiant une dimension en fonction de la date des épreuves finales...

4) Entourez-vous bien !
Si le concours implique une forme d’individualisme et de solitude, vous gagnerez à ne pas sous-estimer la dimension sociale qui se rattache à celui-ci.
a) Sollicitez vos formateurs : n’oubliez pas qu’ils ont l’expérience du concours, certains ont même été membre du Jury. Par conséquent, ils ont à la fois le recul et le bagage théorique pour vous conseiller et vous accompagner au mieux. N’hésitez pas à leur poser des questions en direct ou par mail, à condition bien évidemment de ne pas abuser : rappelez-vous qu’ils sont là pour vous guider et non pas pour faire les choses à votre place.
b) Travaillez avec des personnes de confiance : si chaque candidat est un adversaire en soit, cela ne doit pas vous conduire à renier vos amis ! Si vous avez des personnes de confiance faisant preuve de sérieux dans leur préparation personnelle, alors coopérer pourrait être profitable à chacun d'entre vous. De plus, le fait de pouvoir partager vos doutes, tant sur le plan émotionnel que théorique à quelqu'un qui vit la même expérience est important. Rappelez-vous néanmoins qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné. Si vous voyez que la coopération est à sens unique, qu’elle ne vous apporte rien, alors ne gaspillez pas votre temps et votre énergie dedans.
c) Communiquer avec votre entourage : les concours évoquent quelque chose pour tous, mais seuls ceux et celles qui ont vécu l’expérience connaissent les exigences inhérentes à ce type d’examen. Évoquer avec votre entourage les émotions qui vous traversent, la fatigue mentale qui s’accumule, la charge de travail et la sensation de culpabilité lorsque vous consacrez du temps à un loisir au lieu de poursuivre votre préparation personnelle. Pour que votre entourage soit un soutien et non pas une source de tensions, il doit "faire partie" de votre préparation personnelle !

5) Adaptez-vous !
a) Préférez la souplesse à la rigidité : être organisé ne doit pas vous conduire à faire preuve de rigidité extrême. Ne vous enfermez pas dans un système qui ne fonctionne pas ou qui ne convient pas et acceptez de revoir votre organisation. Certains trouvent une manière de fonctionner très rapidement et ne la change pas d’un iota. D’autres mettent plus de temps et c’est comme cela !
b) Adaptez votre niveau de connaissances : partez du principe que le niveau de connaissances est illimité : vous pourrez toujours en connaître davantage sur une thématique ! Mais votre temps de préparation est en revanche limité, donc il faut savoir fixer des limites afin de ne pas négliger d'autres aspects de votre préparation comme la méthodologie par exemple. Gardez à l'esprit que vos connaissances doivent servir votre capacité à analyser un sujet !
c) Soyez à l'écoute de vous même : la préparation au concours peut se montrer si intense qu'il est facile d'être à court d'énergie. Faire preuve de rigueur et de régularité est primordial, mais n'oubliez pas que vous n'êtes pas une machine et que, par conséquent, vous connaitrez probablement des hauts et des bas. Lorsque vous traversez une mauvaise passe, essayer de limiter la casse en réalisant des taches moins exigeantes mais qui pourraient faire la différence à la fin !
Cette liste n'est évidemment pas exhaustive, mais j’espère qu'elle vous aidera à envisager votre préparation personnelle. Je reste à votre écoute si vous souhaitez plus d'informations et je serais ravi de répondre à vos éventuelles questions. Bon courage à tous !
Pour ceux et celles qui souhaiteraient se projeter sur leur début de carrière d’enseignant, vous pouvez retrouver mon témoignage « Un an en Seine-Saint-Denis : témoignage d’un prof d’EPS débutant » dans lequel j'évoque les doutes, les difficultés mais aussi les joies et les petites victoires qui ont jalonné mon année d'enseignement en région parisienne ! Pour vous le procurer, cliquez sur l'image !